Prisonnier

Je fus sortit de ma torpeur par des hurlements terribles. Ma vue était toujours troublée, mais je me doutais bien que je n’étais pas au palais...ou plutôt, pas dans le palais de la Cité...
J'avais du mal à respirer, et mes blessures étaient horriblement douloureuses. Je tentais doucement de bouger pour évaluer les dégâts, et me rendit compte que j’étais enchainé. La chaleur était étouffante et les cris incessants. Il ne fallu pas longtemps pour comprendre ma situation.
J'au un sursaut de rage, qui provoqua une nouvelle douleur. Je jurais en serrant les dents afin de ne pas crier. J’avais l'air bien maintenant.
Une chose était sure, c'est que je ne prendrais plus jamais ce genre de risque...du moins, si je m'en sortais.
J'essayais de me souvenir exactement de la façon dont j'avais pu atterrie dans les cachots de Monär.
Ma vue était redevenue claire peu à peu, éclaircissant mes idées par la même occasion.
J'essayais de ne pas écouter les hurlements qui m'entouraient afin de me concentrer sur mon état et ma situation.
Celle-ci n'était pas brillante, et je savais qu'elle n’irait pas en s'arrangeant.
Mes pensées se tournairent alors vers la princesse. Je redressais alors la tête et criais après quelqu'un.
Il fallait que je sache si elle était sauve.

[PNJ = Nicolas]

Je fus le seul à avoir été épargné. Les autres avaient péris sous la colère de Jonathan qui ne se contrôlait plus. Il était tellement énervé qu'il avait détruit la salle du trône, que son père s'était empressé de réparer après son départ. Le prince s'était enfermé dans sa chambre en me congédiant. Il voulait que je surveille notre prisonnier, ce que je me ferais une joie de faire, bien entendu !

Je descendis aux cachots et le toisai tandis qu'il se réveillait. Il ne semblait pas me voir, adossé au mur face à lui, les bras croisés et un sourire aux lèvres. Il souffrait, et cela m'enchantait. Il n'était pas au bout de ses peines...

Lorsqu'il appela quelqu'un, j'éclatai de rire. Ce qu'il pouvait être faible !

Imbécile, personne ne viendra t'aider ! Je vais plutôt me faire le plaisir de t'enfoncer et de te torturer jusqu'à ce que tu rendes l'âme !! Mais hélas pour toi, ta mort attendra, elle n'est pas pour tout de suite... Tu dois encore être utile à son altesse avant de pousser ton dernier souffle !

Le rire de Nicolas eu le malheur de me faire sursauter, et grimacer de douleur par la même occasion.
Je tournais la tête vers lui, qui semblait prendre plaisir à mes souffrances. Depuis quand était-il là?
Il me confirma que personne ne viendrait m'aider, chose que je savais déjà, et qu'il se fera un plaisir de me faire souffrir, en précisant bien qu'il ne comptait pas me tuer.
Je lui jetais un regard dégouter et pris sur moi pour me redresser un maximum.

"Où est la princesse?"

Ce qu'il venait de me dire me donna l'espoir qu'elle était encore en sécurité.
Je ne voyais pas en quoi ma vie était précieuse si ce n'était qu'elle servirait à piéger la princesse.
Dans ce cas, il pouvait compter sur moi pour me laisser mourir.
Mais mon esprit était trop embrumer pour être certain de ce que j'avançais. Il fallait que j'en aie le cœur net.

"Puis-je savoir en quoi je pourrais être utile à...'son altesse'?"

J'avais prononcé mes derniers mots de la façon la plus sarcastique possible. Cachant du mieux que je pouvais la souffrance dans ma voix. Je ne me rappelais pas les coups que j'avais reçus, mais ils étaient douloureux à long terme.
Du sang avait coagulé sur mon bras, autour d'une blessure peu saine. Les chaînes n'atténuaient en rien la douleur, bien au contraire.
Je me sentais honteux, mais ca, je ne lui laisserais pas le plaisir de le voire.

[PNJ = Nicolas]

Tout ce qu'il pensa à me demander fut "où est la princesse?" Je n'en ris que plus fort ! Il ne pensait réellement qu'à ça, c'en était désespérant ! Je soupirai avant de lui répondre.

Elle n'est pas ici, mais cela ne saurait tarder ! Ce n'est qu'une question d'heures, à présent...

La douleur se lisait sur chaque parcelle de sa peau, elle s'évaporait de chaque pore. Ses yeux en étaient remplis. Et il avait peur... Peur de ce qu'il pourrait advenir de son ancienne petite protégée, au contraire de ce qu'il pourrait lui arriver à lui, qui risquait beaucoup plus !

A son évocation de Jonathan et la façon dont il avait prononcé le "son altesse", je vis rouge et me précipitai sur lui, écrasant sa jugulaire de mon avant bras et le plaquant violemment contre le mur. Mon regard se colla au sien, jetant des éclairs d'indignation.

Ne t'avise plus de parler de lui avec si peu de respect ! Tu découvriras bien assez tôt ce qu'il te réserve, insolant !

J'appuyai un peu plus, lui coupant le souffle. Qu'il s'étouffe un peu, cet avorton de bas étage !

Je fus soulagé qu'il me confirmer que Laena n'était pas là.
Mais j’étais quand même inquiet. Quels plans machiavéliques avaient-ils pu imaginer pour obtenir la princesse ?
Si j’étais encore en vie, il avait beaucoup de chance que j’y sois mêlé.
A ma deuxième question, Nicolas se rua sur moi. Il me plaqua violement au mur et m’y maintint à l’aide de son bras, m’étranglant au passage, et me conseillant gentiment d’être moins insolent envers son prince.
J’eu la force de lui répondre par un sourire bref, tout en lutant contre l’asphyxie.
Si leurs plans étaient tel que je me les imaginais, il valait mieux pour moi, et surtout pour la princesse, que je meure.
Nicolas était facile à contrarier, et la douceur était loin d’être son fort.
Je resterais digne jusqu’au bout, quitte à le pousser à bout.

[PNJ = Nicolas]

Ce minus de petit avorton osait me défier !! Il me sourit alors que je le coinçais contre le mur. Si cela n'avait tenu qu'à moi, je l'aurais immédiatement tué sur place, sans autre forme de procès, rien que pour voir sa jolie petite face de gosse de "riche" se tordre de douleur alors que son coeur tiendrait dans ma main. Mais si jamais je faisais un tel geste, ce n'était pas la mort qui m'attendais...
A contre coeur, je m'éloignai brusquement de lui, enragé. Si seulement j'avais pu l'achever à cet instant, cela m'aurait tellement réjoui ! Mais c'était impossible...

Tu verras, tu riras moins lorsqu'il sera trop tard ! Et ce trop tard ne va pas tarder, ne t'en fais pas... Tu feras moins le malin une fois anéanti !!

Un nouveau sourire effleura alors mes lèvres. Je devais le garder en vie, mais je pouvais le torturer un peu en attendant son altesse !
Je me tournai à nouveau vers lui et, mon poignard entre les doigts, je l'enfonçai violemment dans sa main, faisant gicler son sang un peu partout, même sur mon visage.

N'essaye pas de faire le malin avec moi. Je connais mille torture qui ne tuent pas la victime...

Nicolas pris son temps pour me relâcher, et encore, ce fût avec rage qu’il s’écarta de moi.
Le brusque retour d’air provoqua une quinte de toux qui était plus douloureuse à chaque mouvement. Mon bourreau m’assura que je ne ferais plus le malin très longtemps, mais je soupçonnais qu’il ai prononcé ces paroles plus pour se calmer lui que moi.
Je n’étais pas encore remis de ma toux qu’une nouvelle douleur me traversa le corps, partant de la main. Me crispant, je ne pu retenir un cri que je me pressais de taire.
Je méritais cette torture, mais j’espérais qu’elle soit brève. Je devais mourir, non pas pour abréger mes souffrances, mais pour sauver la princesse.
Il fallait que je le provoque, encore et encore, jusqu'à ce qu’il soit à bout.
Il avait beau dire, toute torture finissait par être fatale.
Je relevais les yeux vers lui, le regard assassin.

« Vous ne l’aurez pas…si facilement. »

Je parlais en serrant les dents, espérant ainsi atténuer la douleur que cela provoquait.
Il n’y avait qu’une chose qui m’importait, autre que mourir, c’était de ne pas m’abaisser face à lui. Jamais je ne lui ferais ce plaisir. Jamais ne baisserais le regard.

[PNJ = Nicolas]

Il hurla de douleur mais se reprit vite, ce qui fut d'abord grisant, ensuite frustrant ! Je fis tourner la lame dans la plaie, histoire de lui infliger de nouvelles souffrances. Mais il avait décidé d'être fort ! Moi aussi, je pouvais être "fort" dans le sens de trouver des idées de tortures adaptées à mes victimes !

Ôtant mon poignard de sa main, je reléchai le sang qui s'y écoulait avant de le ranger à sa place.

Ne crois pas t'en sortir comme ça, je n'en ai pas pour longtemps.

Je sortis de sa cellule pour y revenir quelques minutes plus tard, accompagné d'une femme en pleure, blessée, et à moitié dénudée. Je tirais également un jeune garçon derrière moi, qui pleurait lui aussi et qui était dans le même état. Je jetai la femme aux pieds de Lucas et sa tête cogna contre le genou du jeune homme. Elle me regardait avec des yeux horrifiés et me suppliais de les épargner !

Puisqu'il semblait tenir bien plus à la vie d'autres personnes plutôt qu'à la sienne, il allait être servi...

Tu en as de la chance, ce n'est pas tous les jours que l'on peut assister à un tel spectacle...

Je soulevai le jeune garçon d'à peine sept ou huit ans dans les airs par le bras, lui arrachant des supplications et des cris de douleurs. Dire que je n'avais même pas encore commencé...

Je serrais les dents afin de retenir un nouveau cri lorsqu'il fit tourner la lame dans ma chaire avant de la retirer.
Il semblait frustrer par mes réactions.
J’avais le souffle court, et le voire sortir de la cellule me permis de me détendre légèrement et de réguler ma respiration. Je me demandais ce qu’il pouvait bien manigancer.
La réponse ne tarda pas, et se fut avec horreur que je la découvris.
Nicolas revint quelques minutes plus tard, tenant deux otages dans un sale état.
Une femme et un enfant, il n’avait donc aucun cœur ?
Il envoya la femme vers moi. Je voulu la rattraper, mais mes chaîne me maintinrent contre le mur.
J’essayais en vain de me libérer.

« Comment oses-tu ?! Tu devrais avoir honte de t’en prendre à eux ! »

Je savais que mes paroles ne l’atteignaient pas le moins du monde.
Je tirais de tout le peu de force qu’il me restait sur les chaînes.
Les cris et les pleurs de l’enfant étaient déchirants. La femme, sa mère je suppose, suppliait à grand cris Nicolas pour qu’il les épargnes.
Le salaud. S’en prendre à des innocents pour me faire souffrir. J’étais une fois de plus impuissant.
Rien de ce que je pourrais dire ne les épargnerait. J’étais trop faible pour utiliser mes pouvoirs, et même si j’y arrivais, cela ne changerais strictement rien.
Mais je devais quand même essayer de les aider. Je ne pouvais pas assister à la torture qui leur était affligée dans le seul but de provoquer la mienne.

« Arrête ! Laisse-les ! Fait de moi ce que tu veux mais laisse-les ! »

Il s’en foutait, je ne m’en doutais que trop bien. J’étais piégé. Même si je faisais mine d’ignorer la souffrance de ces deux êtres innocents, il les tuerait par plaisir.
Réagir lui procurait en plus la satisfaction de me faire souffrir.
Les chaînes me meurtrissaient les poignets alors que tirais désespérément dessus. La douleur et les pertes relativement importantes de sang m’affaiblissaient de plus en plus.

« Laisse-les tranquilles… »

[PNJ = Nicolas]

Sa première réaction me réjouit d'autant plus : il mordait à l'hameçon de son plein gré et courait à toutes jambes dans le piège que je lui tendais. Enfin, un piège... Plutôt une excellente idée ! Une idée qui m'allait tout à fait.

Moi, honte ? Pourquoi aurais-je honte d'oser faire ça ? C'est un divertissement comme un autre, après tout !

Il me suppliait à son tour de les laisser tranquille, de les épargner. Comme si j'allais l'écouter ! Même si je ne le faisais pas pour le torturer, je le fairais pour mon propre plaisir !!
Le petit garçon pleurait. Je le soulevai encore un peu plus au-dessus du sol et, d'un coup sec, lui enfonçai mon poing dans l'estomac. Il en eut le souffle coupé et ne pus même pas hurler de douleur, mais sa mère le fit à sa place. Un filet de sang s'écoula de ses lèvres. Il pleurait encore et toujours, ce chien !

Quoi ? Ai-je bien entendu ?... Tu en veux encore ?! Mais c'est un bon petit, ça !

Je lui attrapai le visage d'une seule main, par le menton, et le maintins au-dessus du sol grâce à cela. J'imprimai ensuite une forte pression à mes doigts, si bien que je sentis sa machoire se craqueler sous ma force. Mais je ne le tuai pas, pas encore !
Un nouveau coup de poing dans l'estomac ! Je le lâchai et il allai buter contre le mur, à côté du jeune homme. La femme se jeta sur lui et le prit dans ses bras. Elle caressa ses cheveux et le couvrit de baisers, essayant de le garder éveillé. Il n'allait pas tarder à s'évanouir...

Nicolas ne m’écouta pas, comme je me l’étais dit. Il m’assura qu’il ne ressentait aucune honte à torturer des innocents, disant que c’était un divertissement comme un autre.
Il donna alors un violent coup de poing à l’enfant, allant jusqu'à lui faire cracher du sang.
Sa mère hurla à en déchirer les tympans.
Pour ma part, je faillis me déboiter les bras tellement je tirais sur mes liens.
Le bourreau ne s’arrêta pas en si bon chemin. Il envoya valdinguer le garçon d’un nouveau coup de poing après lui avoir brisé la mâchoire.
Sa mère se jeta sur lui, tentant de le maintenir éveillé en le couvrant de baisers, comme si cela effacerait ses blessures.
Je fusillais Nicolas de regard, la colère contenue me faisant serrer les poings et les dents. La douleur ne tarda pas à se faire sentir suite à cette réaction mais j’en passais outre.
Le sang coulait abondement de ma main blessée.
Je ne savais que faire. D’en un excès d’adrénaline, je réussis à arraché légèrement une des chaîne du mur, mais celle-ci parvint quand même à me retenir d’en mettre une à ce salaud.

« Ca n’a rien d’un divertissement. Ca ressemble plus à de la lâcheté de s’en prendre à beaucoup plus faible que soit ! »

Je continuais de tirer, mais mes forces retombaient déjà.

[PNJ = Nicolas]

Lucas n'en pouvait plus. Pour lui, c'était un crime, pour moi, un droit que personne ne pourrait jamais m'ôter, mis à part le prince Jonathan.

Tu es bien un débutant, toi ! Même pas la force de tenir devant la torture d'un vermiceau !

Il me traita alors de lâche, ce qui attaqua mon amour propre et mon égo. Cependant, je me contrôlai cette fois-ci. Je n'allais pas l'amocher plus. J'avais d'autres jouets devant moi.
Le gamin s'étant évanoui entre-temps, je me saisis de la femme. Elle eut le réflexe de le lâcher, ce qui était sans doute mieux pour lui.

A ton tour, ma jolie !

La maintenant par les cheveux, je la plaquai contre le mur et lui arrachai ce qui lui restait de vêtements. Elle avait les yeux exorbités. Je savais à quoi elle pensait...

Je vais devoir te décevoir, mais ce ne sera pas pour aujourd'hui. Tu en as bien profité la dernière fois, c'était ta dernière. Aujourd'hui, tu vas mourir !

Je ressortis ma lame et, d'un geste, lui coupai la main. Je lui souris.

Mais ce ne sera pas sans quelques souffrances...

Je remarquais que ma remarque avait attint Nicolas. Mais au lieu de se ruer sur moi, il jeta son dévolu sur la jeune femme. Le contraire aurait-été trop beau.
Avant que je n’ai eu le temps de réagir, celle-ci était déjà plaquer contre le mur et dénudée complètement.
J’entendis Nicolas s’excuser, mais mon ouïe et ma vue se brouillairent avant que je ne comprenne de quoi il parlait.
Je tirais encore sur les chaînes en lui ordonnant d’arrêter.
Enfin,…cela ressemblait plus à des suppliques, mais je m’étais juré de ne pas m’abaisser à ce niveau.
Le cri de douleur de la femme me sortit un moment du flou dans lequel je sombrais peu à peu.
Je remarquais alors la main qui gisait au sol. Je réagis aussitôt en le traitant de tous les noms possibles et imaginables.
Mais cet effort me fut fatal. Je réussis à me déboiter le bras pour de bon à force de tirer. Les chaînes étaient plus solides que moi apparemment…
La douleur que cette nouvelle blessure provoqua fini de me plonger dans l’abîme.

[PNJ = Nicolas]

Le faible gardien s'évanouit à son tour. Ce qu'il pouvait être fragile ! J'échevai la femme et le gosse et les laissai pourir dans le coin de la cellule. Je partis rejoindre mes appartements pour me restaurer et passer du bon temps.

[PNJ = Jonathan]

Le soir venu, je demandai à ce que l'on m'amène le prisonnier dans une cellule un peu plus "royale". J'attendis avec une certaine impatience son réveil, mais ne montrai aucune émotion. Il allait passer une sale nuit, car je tenais à lui soutirer le maximum d'informations sur Laena, la Cité, et tout ce qui l'entourait !
Ensuite, j'enverrai un messager à la Cité afin de prévenir Laena. Elle seule pourrait lire le message et le comprendre, lire entre les lignes et partir en cachette pour venir s'échanger contre ce bon à rien...

Cette fois, ce fut le silence qui me réveilla. Il faisait étrangement calme, trop calme.
Ma respiration était régulière, et je m’efforçais de garder se rythme.
Après quelques minutes qui me semblairent une éternité, je redressais doucement la tête pour constater que j’avais été déplacé dans une cellule. Celle-ci était plus… « confortable » que la précédente. La chaleur y était moins étouffante, et l’on n’entendait aucuns cris.
Ma position par contre restait inchangée. Mon bras déboiter m’envoyait des élans de douleur à chaque mouvements, aussi moindres soient-ils.
Je ressentis une présence hostile à coter de moi. Je me figeais en constatant de qui il s’agissait.
Jonathan se tenait dans un coin de la cellule. Combien de temps étais-je resté inconscient ?
Mes pensées se tournairent vers la femme et l’enfant que Nicolas avait pris plaisir à torturer un peu plus tôt…ou bien plus tôt…
Mais elles revinrent bien vite vers le ‘prince’.
Je le fixais sans rien dire, attendant de voire ce qu’il me réservait exactement.

[PNJ = Jonathan]

Il finit enfin par ce réveiller. Que n'aurais-je pas donner pour le tuer de suite ! Mais il devait me servir d'appat. Il mourrait après. Encore une fois, je devais être patient, même si cela n'avait jamais été mon fort. Il me fallait tout, tout de suite ! Et servi sur un plateau d'argent, qui plus est !
Je gardai un long moment le silence, dégnant à peine le regarder. Je faisais tourner entre mes doigts un pendentif représentant un coeur. Ce dernier s'ouvrait en deux et contenait une petite pierre venant de la même pièce qui avait servi à la bague de fiançaille de Laena. Ce pendentif lui appartenait, je le lui avais offert il y a des années !

Lui non plus ne disait rien. Il ne semblait pas très bavare, ce mioche de première ! Je ne lui souris même pas, je n'en avais pas envie. Même pas un sourire sadique, rien. Aucune émotion sur mon visage aux traits parfaits. Aucun défaut ne laissait transparaitre un quelconque sentiment, tandis que je bouillais intérieurement du manque de celle que j'aimais !

Bien, voilà qui est une bonne chose. Tu dégnes enfin reprendre tes esprits. Si seulement tu en as, bien entendu !

J'étais installé contre le mur, faisant toujours rouler le pendentif en or et sa chaine entre mes doigts. Il devait sans doute le connaître, car elle le portait avant de disparaître.

Alors, je ne vais pas y aller par quatre chemin. Dis-moi tout ce que tu sais sur l'organisation des défenses de la Cité ! Je veux savoir tout dans les moindres détails, ou d'autres innocents seront tués à cause de toi...

Jonathan resta silencieux un bon moment lui aussi, ne tournant même pas son regard vers moi.
Les secondes s’écoulaient, ou les minutes peut-être… La notion de temps n’était pas ma priorité pour le moment.
Je remarquais alors l’objet avec lequel il chipotait depuis mon réveil. Je plissais les yeux pour m’assurer que c’était bien ce à quoi je pensais, le pendentif de Laena.
Ma réaction ut immédiate, mais courte, la douleur étant trop forte. Mieux valait que j’évite de bouger. Sombrer à nouveau ne me tuerait pas pour autant.
Le prince se décida enfin à parler, en venant directement aux faits. Il me demanda des détails sur l’organisation des défenses de la Cité, menaçant de tuer d’autres innocents si je refusais.
Alors Nicolas les avaient achevé…Je pris sur moi pour rester immobile et silencieux. Je fermais les yeux et appuyais ma tête contre le mur, crispé.
Je m’en voulais horriblement de m’être fait avoir.
Je n’avais pas beaucoup de possibilités. Soit je parlais, dans quel cas je trahissais la Cité et ma raison de vivre, soit je me taisais, condamnant ainsi des innocents.
Je pouvais également mentir, mais cela ne ferait que reculer l’échéance.
Je rouvris les yeux et fixais mon regard sur le pendentif qui rouait entre les doigts du prince.
La princesse était la plus importante, plus encore que la femme et l’enfant qui avaient été sacrifiés, ainsi que tous ceux qui le seraient encore.
Mais je n’avais pas confiance en ma capacité de rester impassible fasse à leurs torture…

« Je ne sais rien ! »

[PNJ = Jonathan]

Lorsqu'il me dit qu'il ne savait rien, je rattrapai le pendentif et le glissai dans ma poche. Je m'approchai doucement de lui, d'un pas froid et royal, à l'image de ma personne. Je m'arrêtai à une vingtaine de centimètres de lui, le toisant de mes quelques centimètres de plus.

Cela, je n'en serais pas si sûre ! A chaque mauvaise réponse, un enfant mourra. Et à chaque dizaine de mauvaises réponses, un bébé l'accompagnera ! Que dis-tu de cela, minable insecte ?

Je lui souris enfin et ressortis le pendentif qui pendait au bout de sa chaine. Je le levai pour qu'il soit bien en évidence, entre nos deux regards.

Tu vois cela ? Ce serait dommage de ne pas le lui rendre, non ? Mais pour cela, il faut que je la vois, et le plus tôt sera le mieux ! Et ça, vois-tu, tu vas m'y aider, peu importe le moyen que je dois employer pour arriver à mes fins !

Jonathan s’approcha dangereusement de moi, le visage impassible.
Je serrais mon poing indemne, soutenant son regard. Alors maintenant il allait s’en prendre à des enfants et des nouveaux nés… De mieux en mieux.
Il afficha un sourire qui me dégouta. Cela l’amusait à un point inimaginable.
Il ressortit ensuite le pendentif et le mit en évidence entre nous deux, me disant qu’il serait dommage que la princesse ne le récupère pas.
Je supposais que la princesse pourrait bien se passer d’un simple bijou. L’argument n’était donc pas très convainquant.
Je rendis son sourire à Jo.

« Tu n’est qu’un lâche. Laena ne tombera jamais dans ton piège. »

Je n’étais pas si sur de ma deuxième affirmation, mais je préférais m’en convaincre…

[PNJ = Jonathan]

Je ne pris pas la peine de relever l'injure qu'il me faisait. Nicolas s'approcha et lui enfonça son point dans l'abdomen comme si de rien n'était, retournant ensuite à sa place, dissimulé dans la pénombre. Ce Lucas était un insecte, il ne méritait pas que je m'énerve sur lui.

Quel piège ? Je ne vois aucun piège ici ! Juste... une invitation !

Je gardai le pendentif encore en évidence durant un instant avant de le ranger. Je le fixais toujours, d'un regard dédaigneux mais impénétrable. Mes pupilles noires écrasaient les siennes, couleur noisette ambrée. Tout mon être tendait à l'écraser, en réalité.

Et, que tu le veuiles ou non, j'aurai ces informations ! Alors mieux vaut pour tous ces innocents que tu coopères avant que je n'appelle l'un de mes "serviteurs" afin qu'il découpe tes pensées. Je dois t'avouer qu'il fait ça très bien, avec un maximum de douleur !
Que choisis-tu ?

Jo ne pris même pas la peine de me punir lui-même pour l’injure. Nicolas s’en occupa à sa place, m’écrasant les côtes d’un coup sec. Le craquement bizarre que le coup provoqua et la douleur qui suivit ne me fit pas hésiter longtemps sur combien de côtes il m’avait cassées.
Il retourna ensuite dans l’ombre, comme si de rien n’était.
Le souffle court, je relevais la tête vers le prince qui me conseillait de coopérer, autant dans mon intérêt que dans celui des innocents.
Je gardais le silence un moment, essayant de calmer les battements trop rapide de mon cœur, battements fébriles dus à la douleur.
Voyant que mes efforts ne changeaient rien, je repris la parole, essayant de donner un ton des plus méprisants à ma voix.

« Fait ce que tu veux, tu ne sauras rien. Ton caprice ne sera pas assouvi cette fois, ou alors pas de ma bouche. »

[PNJ = Jo]

Il gardait le silence, ce qui commençait à m'exaspérer. Et, lorsqu'il parla enfin, ce ne fut que pour me défier un enième fois !

Très bien, qu'il en soit ainsi !

Je me tournai vers Nicolas et fis un léger signe de tête. Il comprit immédiatement et disparut. Je me retrouvai seul avec Lucas. Je remarquai alors qu'il porte une chevalière sans doute offerte par le Roi. C'était intéressant... Je la lui pris en n'oubliant pas de faire craquer ses doigts déjà hors d'état de nuire avant de m'éloigner de lui pour me poster de l'autre côté de la pièce, bien en vue.
Nicolas ne tarda pas à revenir avec un Insi qui avait d'apparence une trentaine d'années tout au plus. Ce dernier s'approcha de Lucas, lui ferma les yeux d'un geste. Il posa ensuite ses mains de chaques côtés de la tête du jeune gardien, la traversant de toute son énergie afin d'en retirer toutes les informations dont nous avions besoin. Bon, il n'en savait pas grand chose sur la stratégie du Roi, mais il connaissait des passages secrets et des moyens pour entrer et sortir de la Cité sans être vu...

Ca suffit, nous en savons assez ! dis-je pour congédier l'esclave qui, lui, en savait à présent trop. D'un seul regard, Nicolas le comprit. Il savait ce qu'il avait à faire, encore une fois...

Lorsque je fus à nouveau seul avec notre invité, j'attendis un instant qu'il reprenne ses esprits. Il avait poussé de ces cris de douleurs à vous fendre le coeur, si vous en aviez un bien entendu ! Il devait reprendre son souffle, d'autant plus que son corps était en charpie !

J'ai tout ce qu'il me faut, et sorti de ta bouche, vermine ! Tu peux être fier de toi, tu nous as beaucoup aidé !

Il avait en effet révélé ces informations oralement, de manière inconsciente.

Jonathan fit un signe de tête à l’intention de Nicolas. Celui-ci sortit aussitôt, nous laissant seul dans la pièce.
Le prince me regarda alors un moment avant de m’arraché ma chevalière, manquant de prendre mon doigt avec. J’étouffais d’office le cri qui frôlait mes lèvres.
Il s’éloigna ensuite, se plaçant bien en vue de l’autre coté du cachot.
Nicolas revint peu après, accompagner d’un Insi à l’apparence relativement jeune.
Celui-ci ne tarda pas à commencer son travail.
De nouveau dans le noir, je ressentis une douleur atroce partant du crane. J’avais l’impression que ma tête était écharpée à coup d’épée. Cette fois, je ne pu retenir mes cris. Je ne savais même pas me débattre. Seul la douleur était présente, perçante et à un degré qui dépassait l’entendement.
Cela dura une éternité. Lorsque la douleur cessa, ou du moins s’atténua, j’étais à bout de force. Je sentis mes jambes me lâchées, me retrouvant ainsi maintenus uniquement par les chaînes. La douleur que je venais de subir était bien plus intense que celle que m’infligeait ma position inconfortable. Après un nouveau moment de silence que je passais à reprendre mon souffle et à essayer de clamer cette douleur, le prince me ‘remercia’ d’avoir parlé.
Je ne me souvenais pas avoir dit quoi que ce soit. Juste d’avoir crié… Je n’avais plus la force de relever la tête, mais fit un effort surhumain pour l’injurier de nouveau. Le traitant cette fois d’enfoiré. C’était à peine audible, mais j’étais sur qu’il avait bien entendu.
Je regrettais que cette nouvelle torture ne m’ait pas achevée. J’avais apparemment parlé, et cela était impardonnable, même si ce fut contre mon gré.

[PNJ = Jo]

Il avait encore assez de force pour m'injurier, cet énergumène ! Je me rapprochai une dernière fois de lui et lui relevai la tête pour avoir le plaisir de le regarder dans les yeux.

Jamais elle n'appartiendra à personne d'autre qu'à moi, tu entends ? Et surtout pas à un gamin dans ton genre, qui porte encore des couches culottes et ne peux pas se passer de ses parents.

Je me tus un instant, savourant ce moment.

Oups, j'oubliais... Tu n'as jamais eu de parents ! Tu ne sais pas ce que c'est ! Tu es tout seul, tu n'as personne... Et tu ne sais même pas qui t'a créé !! Tu n'es rien, Lucas...

Sur ce, je fis en sorte que tous ses sens se désactivent. C'était comme s'il était mort, mais il respirait encore. Il avait tout le loisir de rêver, mais ne pouvais pas se réveiller pour l'instant. A présent, il ne restait plus qu'à faire parvenir le message à son destinataire...

Je n’entendis pas Jo s’approcher de moi, mes tympans battants tels des marteaux, m’assourdissant un peu au passage.
Il me releva la tête d’un coup sec et me fixa dans les yeux. Je soutins son regard autant que je pu. Ses insultes étaient ridicules. Je ne voyais pas en quoi il espérait m’atteindre avec ca.
Il reprit après une courte pause, soulignant le fait que je n’ai pas de parents, que j’ignorais jusqu'à la personne qui m’avais crée et que pour cause, j’étais seul au monde.
Ma respiration s’accélérait de nouveau, la colère montant en moi comme un poison. Il n’avait pas le droit de me parler ainsi. Il ne savait rien de moi.
Il enfonça un peu plus le couteau en me ‘crachant’ que je n’étais rien.
Il avait parlé sur un ton tel que ces paroles m’atteigne bien.
Je tremblais, mais je ne savais pas si c’était de rage ou de douleur.
Je n’eu pas le temps de riposter que je sombrais une fois encore dans la noirceur dans l’inconscient. Sauf que cette fois, des cauchemars m’accompagnèrent dans mon sommeil.